Un minuscule crayon jaune
Prisonnier politique cubain à Miami en attente d'un procès

En attendant sa nouvelle sentence dans une prison de Miami, Antonio Guerrero, un des Cinq Cubains, a écrit un poème qui décrit ce qu’il voit, entend et ressent au cours de la semaine qu’il a passé dans le “trou”. Antonio écrit en décrivant sa routine: «une fois de plus un minuscule crayon jaune”. Avec ce minuscule crayon jaune, “accordé” par les autorités pénitentiaires de temps à autre, la voix de Tony, et celle de ses quatre camarades sont entendues par des millions de personnes dans le monde: chefs d’État, personnalités et organisations internationales, personnes de tous horizons qui de plus en plus découvrent la vérité sur cette affaire.
Ses écrits et ses peintures montrent que c’est un homme aux convictions profondes, honnête, transparent, pacifique et sensible aux problèmes des gens, plaçant ces préoccupations au-delà des conditions intolérables dans lesquelles il vit depuis plus de onze ans.
En plus de toutes les preuves irréfutables et les arguments présentés par son brillant et persistant avocat Leonard Weinglass, ainsi que toutes les autres personnalités juridiques et politiques de Cuba et du monde entier, les fruits du minuscule crayon jaune représentent une condamnation colossale des mensonges et de la désinformation utilisés par le système juridique et politique étasunien contre Tony. Les autorités étasuniennes ont soumis les cinq Cubains à un tribunal fantoche il y a plus de onze ans et avec les mêmes subterfuges, les ont gardés dans des pénitenciers pendant tout cette période, la plupart du temps dans le «trou» ou un « lock-down »; dans deux des cas, sans droit de visites de leurs épouses respectives. Le fait de poser ce minuscule crayon jaune sur papier, sous forme de ce poème simple mais profond, en plus d’autres écrits, montre qu’ils sont innocents. Ici, nous avons devant nous des hommes de culture, persistant à défendre leurs convictions personnelles et politiques axées sur l’opposition à des activités terroristes contre leur propre peuple et organisées depuis le sud de la Floride, comme à Miami. Ils ne sont pas des espions. Ils n’ont en aucune façon mis en danger la sécurité des États-Unis.
Tony décrit avec le minuscule crayon jaune l’isolement de sa cellule. Il dresse également, avec une profonde perspicacité, un portrait poétique du monde extérieur (Miami) qu’il observe depuis la fenêtre du «trou» où il a été confiné. Les rues de Miami qui entourent la prison! C’est la Miami dans laquelle un véritable terroriste Luis Posada Carriles, responsable de l’attentat d’un vol de Cubana de Aviación au large des côtes de la Barbade ayant tué 73 personnes innocentes, se promène dans les rues. Les rues de Miami sont l’hôte de ce terroriste protégé par Washington, qui est également responsable de la mort dans un hôtel de La Havane de Fabio Di Celmo, un italo-canadien, dans le cadre de la politique des États-Unis pour perturber l’industrie touristique cubaine.
Du poème de Tony révélant à la fois son humanisme et la cruauté de sa détention (subie également par ses quatre camarades) découle un puissant appel au président Obama d’user de son droit constitutionnel de pardon, afin de libérer les cinq Cubains immédiatement. Il y a beaucoup d’événements et d’incidents dans l’histoire d’un pays comme les États-Unis et d’un individu comme le président Obama. Toutefois, le sort des cinq Cubains est un test décisif à savoir si la prétention de changement est, ou n’est pas sincère. Personne ne peut sérieusement et sans blêmir regarder les peuples du monde en parlant de changement, alors que cinq hommes innocents, dont le seul crime est de s’opposer au terrorisme, croupissent en prison. Nul ne peut parler d’opposition au terrorisme tout en refusant de céder à la demande d’extradition de Carriles au Venezuela pour y subir son procès. Tony a le petit crayon jaune. Président Obama a accès à un stylo. Il peut l’utiliser, et d’un trait de plume, libérez les cinq Cubains maintenant. Tant qu’Obama ne le fait pas, le petit crayon jaune va continuer à retentir à partir de la cellule vers le monde entier, répandant les mots de Tony à tous les coins de la planète, y compris les ÉU, avec l’aide des partisans de la libération des Cinq.
Arnold August vit à Montréal et est membre du Comité international pour la liberté des Cinq Cubains et du Comité Fabio Di Celmo pour les 5 de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba.