Rwanda 94 – Bagosora et dirigeants des FAR méritent du respect: Luc Marchal

Le colonel Théoneste Bagosora est décédé le 25 octobre à Bamako. Il était encore prisonnier. Il s’est dit beaucoup de choses à son sujet dans les médias. On l’a décrit tantôt comme le « cerveau du génocide » tantôt comme le planificateur du génocide. Au Canada, c’est le général à la retraite Roméo Dallaire qui a mené la charge : contre lui mais aussi contre d’autres dirigeants militaires des Forces armées rwandaises.

Or tout n’est pas si simple, voir simpliste, selon le Colonel à la retraite Luc Marchal qui était commandant des des 440 soldats belges affectés au Rwanda en 1993 dans le cadre de la Mission de l’ONU pour pour assurer le maintien de la paix.

Dans cette entrevue, le Colonel Marchal revient sur les événements qui ont abouti à la signature des Accords d’Arusha, d’abord en août 1993 suivi d’un autre accord fin décembre 1993.

Il décrit notamment sa rencontre avec les autorités militaires des Forces armées rwandaises à Kigali le matin du 7 avril, lendemain de l’attentat meurtrier du 6 avril 1994 qui a coûté la vie au président du Rwanda, au président du Burundi mais aussi au Chef d’État-major des Forces armées rwandaises.

Il raconte aussi les échanges entre le général Dallaire et le dirigeant du FPR à Kigali, Seth Sendashonga, l’après-midi du 7 avril ou le commandant de la Minuar a dit clairement au responsable du FPR que si les forces armée du FPR quittaient le CND il porterait l’entière responsabilité de la reprise des hostilités, contrairement aux Accords de paix.

Pour le Colonel Marchal, les dirigeants militaires des Forces armées rwandaises ont réagi comme tout militaire devrait le faire quand son pays et son peuple sont attaqués. Ils avaient fait un serment les engageant à défendre l’intégrité de leur pays. Aussi, ils ont constamment demandé un cessez-le-feu pour pouvoir appliquer les Accords d’Arusha et mettre fin aux massacres, demandes qui ont reçu un fin de non recevoir des dirigeants du FPR qui ne voulaient rien savoir des Accords de paix et du partage du pouvoir.

Le colonel Luc Marchal considère que le dénigrement dont Théoneste Bagosora et les autres dirigeants des FAR font l’objet est totalement infondé.

Il termine en déplorant l’absence de volonté de la communauté internationale d’enquêter sérieusement sur l’attentat du 6 avril 1994.



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