Olmert révèle que les plans de la guerre du Liban ont été arrêtés quatre mois avant le conflit

Un sondage rendu public hier montre que seuls 2 % des Israéliens jugent le Premier ministre encore crédible Les plans de la guerre du Liban ont été arrêtés quatre mois avant le conflit, révèle Olmert

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a affirmé devant une commission d’enquête que le plan appliqué durant la guerre au Liban de l’été dernier avait été approuvé quatre mois auparavant et non pas improvisé, a indiqué hier le quotidien Haaretz.

M. Olmert a fait cette révélation lors de sa comparution le 1er février devant la commission d’enquête officielle, qui doit rendre son rapport sur les ratés de la guerre au Liban entre le 12 juillet et le 14 août dans les prochaines semaines. M. Olmert « a dit à la commission que sa décision de riposter à l’enlèvement de soldats avec une vaste opération militaire a été prise dès mars 2006, quatre mois avant que n’éclate la guerre au Liban », a affirmé le journal.

Selon le Haaretz, M. Olmert a donné en mars 2006 son feu vert à un plan d’attaque au Liban au cas où le Hezbollah enlèverait des soldats israéliens à la frontière comme il avait tenté de le faire auparavant. Ce plan, qui a été ensuite appliqué, prévoyait des raids aériens ainsi qu’une opération terrestre limitée. Selon le Haaretz, le Premier ministre a ainsi voulu répondre à ceux qui l’accusent d’avoir décidé d’engager la guerre à la va-vite, quelques heures après l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah le 12 juillet. M. Olmert tente ainsi d’attribuer la responsabilité de l’échec de la tentative de briser l’appareil militaire du Hezbollah au plan de l’armée et son exécution afin de dédouaner le gouvernement, ajoute le Haaretz.

Ces révélations interviennent alors que la cote de popularité du Premier ministre israélien sombre dans un abîme et fait surgir la perspective d’élections anticipées. Un sondage rendu public hier par le quotidien Yédiot Aharonot montre que seuls 2 % des Israéliens jugent M. Olmert, 61 ans, encore crédible. Une autre étude réalisée par la chaîne privée de télévision « 10 » indique que 72 % des personnes interrogées estiment qu’il doit quitter ses fonctions.

Jamais un Premier ministre n’avait atteint un point aussi bas dans les sondages en Israël. Selon les commentateurs, la situation de M. Olmert rappelle la grande crise de confiance de l’après-guerre israélo-arabe de 1973, qui avait contraint Golda Meïr, le Premier ministre de l’époque, à démissionner en raison de l’impréparation de l’armée à l’offensive lancée par l’Égypte et la Syrie. Mais, à aucun moment, Golda Meïr n’était tombée aussi bas dans les sondages.

Parmi les raisons invoquées pour justifier la dégringolade de M. Olmert, figurent en bonne place les ratés de la guerre menée contre le Hezbollah au Liban, mais aussi une série de scandales financiers impliquant le Premier ministre.

Pour les commentateurs, l’avenir politique de M. Olmert pourrait dépendre des conclusions du rapport de la commission d’enquête. Une majorité des Israéliens (57 %), qui n’ont pas attendu le verdict de cette commission, souhaitent des élections anticipées.

Ce qui ne signifie pas pour autant que M. Olmert soit prêt à jeter l’éponge. « Il n’est pas le genre à partir comme ça », explique à l’AFP Akiva Eldar, spécialiste des affaires politiques israéliennes. « Il va s’accrocher, accusera ses proches de le lâcher, s’en prendra aux médias mais surtout, surtout, se déchargera de toute responsabilité. » La seule bouée de sauvetage de M. Olmert, selon ce spécialiste, serait « une percée diplomatique avec les Palestiniens à son initiative. Il doit changer de stratégie sur le dossier israélo-palestinien en espérant que l’opinion lui accordera un sursis ».



Articles Par : L'Orient le jour

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