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Lors de sa visite à Kiev, Trudeau réaffirme le soutien de l’impérialisme canadien à la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Russie
Par Roger Jordan
Mondialisation.ca, 01 mars 2024
wsws.org
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Le Premier ministre libéral du Canada, Justin Trudeau, était l’un des nombreux dirigeants internationaux à se rendre à Kiev le 24 février, à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, provoquée par les États-Unis et l’OTAN. Trudeau a profité de l’occasion pour annoncer que son gouvernement fournira au régime d’extrême droite de Zelensky une aide militaire supplémentaire de 320 millions de dollars canadiens en 2024. Il a également dévoilé avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky un accord de coopération en matière de sécurité entre le Canada et l’Ukraine d’une durée de dix ans, par lequel Ottawa s’engage à renforcer son soutien militaire et sa coopération avec Kiev.

La visite de Trudeau et les annonces qui en découlent confirment le rôle de l’impérialisme canadien en tant qu’agresseur majeur dans la guerre menée par les États-Unis contre la Russie. Washington et ses alliés visent à réduire la Russie au statut de semi-colonie afin de s’emparer de ses ressources naturelles et de renforcer le contrôle impérialiste sur l’Eurasie en vue d’une confrontation avec la Chine.

Dans un communiqué de presse, Ottawa s’est vanté qu’avec l’aide économique et militaire supplémentaire de plus de 3 milliards de dollars canadiens pour 2024 annoncée par Trudeau lors de sa visite à Kiev, le soutien total du Canada à l’Ukraine depuis 2022 s’élève désormais à plus de 13 milliards de dollars canadiens. Ce montant comprend 4 milliards de dollars d’aide militaire et 7 milliards de dollars de prêts financiers administrés par le Fonds monétaire international (FMI).

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants d’autres États membres de l’OTAN se sont rendus à Kiev samedi dernier, à l’occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre. De gauche à droite, Justin Trudeau, la première ministre italienne Giorgia Meloni, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le premier ministre belge Alexander De Croo. [AP Photo/Efrem Lukatsky]

Le gouvernement Trudeau a également annoncé un nouvel investissement important dans ses opérations militaires en Lettonie, où il dirige un déploiement «avancé renforcé» de l’OTAN contre la Russie. Lors d’une réunion de l’OTAN à la mi-février, le ministre de la Défense, Bill Blair, a dévoilé un plan d’investissement de 227 millions de dollars dans un système de défense aérienne à courte portée et de 46 millions de dollars dans un système de défense anti-drone. Huit brigades de l’OTAN sont déployées dans les républiques baltes, en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie, dans le but d’encercler stratégiquement la Russie en prévision d’une guerre directe.

Le soutien militaire et financier accru du gouvernement Trudeau à Kiev intervient alors qu’une discussion ouverte sur le déploiement de troupes terrestres de l’OTAN en Ukraine est en cours. À l’issue d’une réunion qui s’est tenue lundi à Paris et à laquelle ont participé de nombreux chefs de gouvernement européens et ministres de la défense de l’OTAN, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la question du déploiement de troupes terrestres de l’OTAN en Ukraine avait été un sujet de discussion essentiel, avant d’ajouter, provocateur, qu’il n’y avait «pas d’accord ce soir pour envoyer officiellement des troupes sur le terrain, mais rien n’est exclu.»

L’affirmation ultérieure de hauts responsables des gouvernements européens et nord-américains, dont Blair, selon laquelle il n’y a «aucun projet» de déploiement de troupes de l’OTAN en Ukraine, suit une pratique d’escalade désormais bien rodée, observée à maintes reprises au cours de cette guerre qui dure depuis deux ans. Tout d’abord, les dirigeants de l’OTAN rejettent la prochaine étape de l’escalade – qu’il s’agisse de l’envoi de chars, d’avions ou de missiles de moyenne et maintenant de longue portée – comme une «ligne rouge» qu’ils n’osent pas franchir de peur de provoquer une guerre totale. Par la suite, il est révélé qu’elle fait l’objet de discussions actives, puis elle est annoncée et mise en œuvre. Les remarques de Macron confirment que les plans de déploiement des troupes terrestres de l’OTAN sont bien avancés.

Roger Jordan

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