Le nucléaire « clandestin » d’Israël visé
Pour la première fois, la question d’un Moyen-Orient dénucléarisé est posée à l’ONU.
Les cinq puissances nucléaires « officielles », membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont réaffirmé mercredi leur engagement à mettre en œuvre le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Dans un document commun, les États-Unis, la Russie, la France, la Chine et la Grande-Bretagne déclarent : « Nous sommes déterminés à (agir pour] une pleine mise en œuvre de la résolution [de révision du TNP) de 1995 sur le Moyen-Orient et nous soutenons les efforts dans cet objectif. Nous sommes prêts à prendre en considération toutes propositions pertinentes (faites) au cours de la présente conférence d’examen (du TNP) en vue d’aboutir à une décision destinée à accomplir des pas concrets dans cette direction. » Pour la première fois en quinze ans, les alliés d’Israël – les États-Unis et accessoirement la France et la Grande-Bretagne – reposent ainsi la question d’un Moyen-Orient dénucléarisé (le principe avait été retenu en 1995), reconnaissant implicitement l’existence de l’armement nucléaire « clandestin » d’Israël et la nécessité de s’en débarrasser. Mardi, dans une démarche inhabituelle pour un sujet si sensible, un article du magazine Time admettait avec regret que, dans son récent discours à la tribune de l’ONU, le président iranien Ahmadinejad « a habilement mis en évidence une vérité inconfortable du TNP : certainement le TNP n’autorise pas l’Iran à développer des armes nucléaires, mais il ne préconise pas non plus que (les cinq puissances nucléaires « officielles ») – ou Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord – sont autorisées à les conserver ». Ce qu’a confirmé l’ambassadeur égyptien auprès de l’ONU, Maged Abdelasis, la semaine dernière : « Nous disons que pour pouvoir traiter de la question iranienne, il est nécessaire d’aborder les capacités nucléaires d’Israël. » Ce qui n’est, certes, que de bon sens.