La privatisation du système de prêts et bourses au Québec : les banques rigolent et encaissent !

Le mouvement de grève étudiante qui submerge le Québec en ce moment me permet de parler d’un sujet qui me fait grincer des dents depuis longtemps. Un sujet qui, étrangement, semble être passé sous le radar de tous les militants de la cause étudiante. Je parle de la privatisation du système de prêts et bourses.

Voici comment la privatisation s’opère : maintenant au lieu de s’endetter envers le gouvernement qui normalement se ferait rembourser (avec intérêts), l’on s’endette aujourd’hui auprès des institutions financières. Qui plus est, le gouvernement garanti aux banques le paiement des intérêts. D’abord durant la période de « remboursement différé », puis lorsque la dette ne peut être payée par l’étudiant à long terme, le gouvernement règle la note et paye la banque avec les intérêts en plus monsieur !

On peut le dire : les banques rigolent et encaissent !

Il s’agit d’une opération sans risque pour les institutions financières car en cas de non-paiement, le gouvernement (les contribuables) paye la facture.

Il faut aussi savoir que l’étudiant se fait d’abord prêter le montant en entier de son aide financière par une institution financière et ensuite le gouvernement convertit une partie de ce prêt en bourse. En somme, le gouvernement paye la somme aux banques lors de cette conversion. La banque gère complètement le système d’aide financière aux étudiants.

C’est pourquoi je ris jaune lorsque je lis sur le site web de l’Aide financières aux études du Québec que le gouvernement donne un « certificat de garanti » pour les prêts étudiants comme si celui-ci était adressé aux étudiants. Le « certificat de garanti », c’est aux banques qu’il faudrait le donner ! Car c’est bien eux qui se font garantir un investissement sans risque.

Si j’étais encore plus direct, je dirais que ce sont les institutions financières qui ont conçu la réforme des prêts et bourses et que le gouvernement du Québec l’a tout simplement implantée.

Cela veut dire que le contribuable est perdant sur tous les aspects.

J’implore donc les militants étudiants à dénoncer la privatisation de l’endettement étudiant.

La hausse des frais de scolarité et le système de prêts et bourses ne profite donc qu’aux institutions financières et le contribuable (la classe moyenne) doit payer l’addition.

Il faut renverser la privatisation du système d’éducation qui s’opère à tous les niveaux.



Articles Par : Éric Granger

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