François Ruffin: «Il y a une crise démocratique évidente»

Le 1 mai annonce le basculement politique en France. Les Français se retrouvent dans la rue pour la fête du Travail qui célèbre les conquêtes des travailleurs. Les black blocs et Gilets jaunes sont annoncés par les autorités, également pour la 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.  Le basculement politique de la France se profile. 

Un 1er-Mai 2022 historique. «301 manifestations sont attendues partout dans le pays», précise Ouest-France.  France Bleu, citant une note des renseignements territoriaux, fait savoir qu’entre 500.000 et 650.000 manifestants sont attendues ce lundi. C’est bien plus élevée que la manifestation du 1er-Mai 2022, où 210.000 personnes avaient défilé, d’après la CGT, et 116.500, selon le ministère de l’Intérieur.  Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger promet «un des plus gros 1er-Mai de ces 30 ou 40 dernières années».

2023 un moment de rupture. François Ruffin, le député LFI de la Somme, dans un entretien à BFMTV, appelle à «faire entrer 2023 dans l’histoire de notre pays comme un moment de rupture».  Il a invité «tous les Français, les travailleurs, les retraités, les étudiants, à prendre un grand bain de soleil dans les rues de Paris».

«Cette loi [concernant la réforme des retraites] sera défaite. Il y a un vice démocratique. Pour sortir de cette impasse le président de la République pourrait mettre son orgueil de côté», a-t-il lancé. Le journaliste estime qu’ «il y a une grave crise démocratique évidente». On a «le sentiment qu’un homme seul là-haut décide de tout à lui tout seul», martèle-t-il. «Cela pose un gros souci», continue-t-il. «Déjà les Gilets jaunes posaient une crise démocratique», rajoute-t-il. Puis le député et journaliste rappelle que les Français avaient voté par référendum contre le traité établissant une Constitution européenne: «Avant ça, le référendum sur le traité constitutionnel européen posait la question de la crise démocratique».

En effet, «le traité établissant une Constitution pour l’Europe a été adopté par le Conseil européen le 18 juin 2004 et signé à Rome plus tard la même année, en présence du Président du Parlement européen, Josep Borrell. Approuvé par le Parlement européen (rapport Méndez de Vigo-Leinen), le traité a ensuite été rejeté par la France (29 mai 2005) et les Pays-Bas (1er juin 2005) au cours de référendums nationaux». Le Conseil européen, réuni à Lisbonne les 18 et 19 octobre 2007, a, ensuite, approuvé le traité réformateur, dit «traité de Lisbonne» qui remplace le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe. Les États membres de l’Union européenne ont ensuite ratifié le traité de Lisbonne par la voie parlementaire, notamment, donc, sans l’avis des Français, cette fois, qui ont découvert, ainsi, une grave crise démocratique.

Le président français a entamé des déplacements en France, dont un marquant l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, déclarant aller à la rencontre des habitants pour montrer qu’il pouvait discuter avec les habitants. Mais, il a été vigoureusement apostrophé par des citoyens français qui avaient, pourtant, passé les contrôles de police. Même les casserolades ont été interdites lors des déplacements du président français. Des dispositifs préfectoraux, utilisant une loi antiterroriste pour les interdire, ont été pour cela appliqués. Les gendarmes ont confisqué les casseroles aux manifestants. Ainsi, très vite, pour sa sécurité, le locataire de l’Elysée a refusé d’aller voir les manifestants.

Les citoyens, les médias et les responsables politiques d’autres pays regardent l’évolution des événements en France avec intérêt.  La question est de savoir dans combien de temps Emmanuel Macron et le gouvernement de sa première ministre, Elisabeth Borne, vont tomber.

Olivier Renault



Articles Par : Olivier Renault

A propos :

Olivier Renault, journaliste. Il travaillé, entre autres, pour RUE89, Die Junge Freiheit, des sociétés de production à Berlin et Hambourg pour la télévision allemande...

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