Arabie Saoudite : « Pas le temps de décapiter, alors on fusille »

Sept jeunes hommes, condamnés à mort, ont été fusillés en public hier sur la grande place d’Abha, en Arabie Saoudite, dans le sud du pays. Ils avaient été condamnés pour un vol à main armée commis en 2005, et deux étaient mineurs au moment de faits.

L’excellente loi de l’excellent ami saoudien prévoit la décapitation publique, comme en France jusqu’au décret-loi du 24 juin 1939, une semaine après l’exécution en public d’Eugène Weidmann, un jeune allemand. Cette exécution avait été un tel scandale que le franc-maçon Daladier avait du urgemment modifier l’article 26 du code pénal.

Oui, mais voilà, pour décapiter, il faut un décapiteur, et en Arabie Saoudite, c’est un job plein temps. En 2011, 82 personnes, en 2012, 76 et depuis le 1° janvier 2013, on en est déjà à 26. Une tous les deux jours… Impossible de tenir le rythme.

Avec toute cette demande, les bras du décapiteur ne suffisent pas,… et sept d’un coup, c’est vraiment les cadences infernales ! Aussi, le ministère de l’Intérieur, qui gère l’exécution des jugements (Voir Lacan : le juge ment), a informé les gouverneurs des provinces qu’ils avaient la possibilité de fusiller, cette pratique n’étant « pas contraire à la charia ». Ouf, nous voici rassurés.

Bien entendu, devant de telles pratiques barbares, notre BHL et ses affidés décérébrés ont lancé de virulentes campagnes… Ah, ben non, c’est bizarre… BHL ne doit pas savoir que l’Arabie Saoudite existe, car le fait que ce pays soit le grand allié des puissances occidentales n’a rien à voir, c’est évident. Chez ces défenseurs de droits de l’homme, on ne rigole pas avec les principes.

D’ailleurs la France a limité ses relations au strict minimum avec cet Etat, qui refuse d’extrader Ben Ali vers la démocratique Tunisie.

L’ambassade de France en Arabie Saoudite salue « l’existence d’un tissu économique caractérisé par de nombreux groupes familiaux saoudiens, ouverts aux partenariats avec des PME, l’excellente image des produits français, la diversification de l’économie saoudienne et la croissance continue de ses importations favorisée par la croissance forte du revenu des ménages constituent autant d’atouts dont les PME françaises doivent tirer profit pour arrimer leur croissance à celle du Royaume, en privilégiant une approche par filière et par l’innovation ». Un propos un peu décalé, mais qui s’explique : la presse n’arrive pas jusqu’à l’ambassade.

Le Centre Pompidou a signé un accord avec le pétrolier saoudien Aramco pour monter une chouette exposition sous tente, en octobre/novembre, à Dhahran. Mais la presse n’arrive pas jusqu’au Centre Pompidou.

Le 18 janvier, le PDG d’EDF Henri Proglio, le président du directoire d’AREVA Luc Oursel et le démondialisateur démonétisé Montebourpif étaient en Arabie saoudite pour vendre la filière nucléaire française. Mais les journaux n’étaient pas distribués dans l’avion.

L’indignation sélective a de beaux jours devant elle… Ca transforme les « droits de l’homme » en petit commerce, où tout se discute en fonction de la tête du client. Ecœurant.



Articles Par : Maître Gilles Devers

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